jeudi 29 janvier 2009

J'ai une mafia dans la tête

La paresse. Je suis paresseux.
Je n'ai pas envie de ranger. ça ne suffit pas pour être paresseux. Parce que certains n'ont pas envie (la plupart) mais le font. Moi je ne le fais pas. Ou le plus tard possible.
Prenons l'exemple des papiers à ranger. L'urgence : un papier à renvoyer aux centre des impôts pour demander un échelonnement, ceci afin d'éviter la visite de l'huissier.
Formidable lettre "épée de Damoclès" en passant.
Eh bien, je ne le fais pas. Je vais finir par le faire. C'est une équation très subtile.
Je vais passer à l'action au moment précis où je me dirais que la menace peut être mise à exécution. C'est tout un art !
En attendant, alors que je pourrais me débarrasser de ce grain de sable dans ma pensée, je vis avec ce caillou parce que je jongle sans cesse avec le : "à quoi bon ?"
Le problème majeur est que je n'ai toujours pas résolu la question du sens de ma propre existence (ceux qui ont des réponses convaincantes, je suis preneur). Alors, évidemment, un truc aussi prosaïque qu'une menace du Trésor Public, j'm'en fous un peu ! Jusqu'à ce que le Principe de réalité s'active. Parce que je ne suis pas inconscient ni suicidaire, je ne laisse jamais les évènements m'emmener vers la catastrophe. Ce n'est pas parce que je n'ai pas trouvé de sens à ma propre existence, que je n'apprécie pas mon bien-être tant que je vis. Pas assez cependant pour être raisonnable. Donc je vis en équilibre précaire.
Ce que je n'aime pas faire, je dépense une énergie énorme pour finir par le faire. Ce n'est pas bien je le sais. C'est l'expression très adolescente de ma petite révolte à moi : j'en ai rien à foutre de toutes façons !
Alors que j'aime beaucoup perdre mon temps à des trucs parfaitement inutiles et dans ce cas-là, je suis un vrai panier percé, je le dilapide mon temps. Mon énergie se déverse à gros bouillons. Et, à ce moment précis, quand l'inutile est bien présent, quand le plaisir a pris toute la place, quand il a pris ses aises affalé dans mon cerveau, à ce moment précis, j'entrevois une once de sens et je me dis encore plus fort : Que tous ces papiers administratifs pourrissent sur mon bureau !!
Et quand le Principe de réalité frappe à la porte de ma Raison, je lui ouvre gentiment. En général il a un flingue à la main et me désigne d'un coup de menton le papier en question.
J'essaie bien un peu de résister.
- quoi ?
Là, il me regarde d'un air méchant (et je vous promets, il a l'air vraiment méchant, c'est pas des conneries) et j'arrête de faire mon malin.
- c'est bon, c'est bon ! Je vais le faire ! ça va !
Et je m'exécute (j'adore cette expression !)

J'entends frapper, je dois vous laisser.
Bonne journée à tous !!

J'veux pas travailler !

ça y est je sais pourquoi je suis obsédé par la notion de travail. Parce que je n'exerce pour le moment qu'une activité ralentie.
Si je vivais en Amazonie dans la tribu des Zoés, ce serait le contraire. Si je me levais le matin en disant à mon voisin de hamac en plein milieu de la nuit (c'est-à-dire avant que le jour ne soit levé), "dis-donc, est-ce que tu sais si les gorilles travaillent aujourd'hui (oui c'est le moyen de transport) ou s'ils font grève, parce que je vais travailler", il me regarderait sans doute avec son grand sourire (oui, ils ont pris de drôles d'habitudes là-bas, je vous l'accorde) et me dirait : pourquoi tu ne dors pas quand il fait nuit ? Et encore : Tout à l'heure nous irons chasser.
Mais moi je ne sais pas chasser (en tout cas pas dans les villes...dans les forêts faut voir...).

Donc, je sors d'une sièste à 15h53 et j'ai mauvaise conscience.
Là-bas tout le monde fait la sièste. J'aurais mauvaise conscience de ne pas la faire. Est-ce que je me serais trompé de culture ?
Donc, ce soir, je me dirai : "qu'as-tu fait de ta journée ?" et honteux, je serais obligé d'avouer : je n'ai rien fait d'utile. Je n'ai pas apporté ma pierre au Grand Edifice. Je suis un parasite. Je ne marche pas au pas de l'oie ou à celui du mouton. Non je déconne. ça je m'en fous. Mais je n'aurai pas fait avancer mon propre schmilblick. Parce que, pour ce faire, j'ai besoin du concours de l'économie.
Pourtant, moi aussi, il faudra bien que j'aille "chasser" à mon tour, quand la menace de l'huissier se fera plus précise (s'il y a un huissier dans la salle qu'il me dise sa motivation professionnelle, s'il vous plaît ).
Pour résumer, si je pouvais pratiquer mon activité favorite (celle que je ne trouve pas du tout mais pas du tout ennuyeuse et où le temps est tellement supersonique qu'il n'existe plus) et qu'il me ramenait ma pitance quotidienne, je m'en fouterais bien de savoir c'est quoi le travail ou pas. Je travaillerais (quoique dans mon cas, c'est pas du travail).
Alors que là, j'ai le temps de réfléchir. C'est comme quand tu as perdu la qualité d'amoureux, ah ça, tu deviens capable de disserter sur la question pendant des heures ; quand tu nages dedans, tu affiches ton sourire béat, tu fais l'amour, tu as des projets qui débordent de tes poches, tu manges le monde, Alleluia !
Conclusion : je vais aller me suicider.
Conclusion 2 : je veux une société où on peut faire ce qu'on veut (le premier qui dit : "on fait pas toujours ce qu'on veut dans la vie", je l'envoie en camp de redressement chez mes amis les gorilles). Une société où les désirs de chacun sont au centre des préoccupations.
Abolissons l'argent. Revenons au bon vieux système du troc. Et ceux qui n'ont rien à échanger, on les nourrit quand même. Et on les loge. Et on n'est pas énervé, ni jaloux, ni envieux, ni chipoteux, parce que, de toutes façons, on est heureux de faire ce qu'on fait, de faire profiter aux autres de son talent. Et ceux qui ne savent rien faire, ben, soit on leur apprend, soit si vraiment rien ne sort ou si rien n'est "échangeable", parce que ça n'intéresse personne, c'est pas grave. On va pas les laisser à la rue pour autant.
Je prends les inscriptions pour la Révolution qui aura lieu à partir de septembre 2009.

Bon, voilà, un petit défoulement utopique, ça fait du bien ! Mais vous verrez, en 3009, c'est comme ça qu'on va vivre, on parie ?
Evoluer. Etre si intelligent. Pousser le progrès tellement loin, pour finalement s'apercevoir de ses erreurs et revenir au tout début. Aller chercher le bonheur si loin, alors qu'il n'y avait qu'à tendre la main...Peut-être...

Aujourd'hui, nous sommes bien englués dans le système. Aïe ! ça fait mal. Et gesticuler dans la glu. Bof.

Petit intermède sur le gagnant du loto : il rêve à : ne rien faire, s'amuser, faire ce qu'il rêvait de faire depuis longtemps...
Les retraités : ouf, c'est fini. Bon ils n'ont pas l'habitude. Mais certains s'en sortent très bien. En pleine forme, ils vivent enfin. Font ce qu'ils veulent. S'épanouissent comme des tournesols.
C'est bien l'illustration que, si la contrainte économique n'existait pas, la plupart des gens aspireraient à un autre mode de vie.
Nous n'aurions pas les moyens de subvenir à nos besoins vitaux et de consacrer le temps qui restent (soit beaucoup de temps) à Se faire plaisir, à ne rien faire, à contempler, à ouvrir les yeux et les oreilles, à s'amuser ensemble ?
Mais peut-être sommes-nous en vie pour souffrir ? Moi, cette dernière idée me débecte sévère !

Je suis décidément anti-social !

Bon, je vais poser les fondements de la révolution et je vous en reparle dès qu'elle est prête.
Non, ce n'est pas du travail, c'est de la passion politique !

Travaillez bien !

mardi 27 janvier 2009

Travaille et tais-toi !

Quelques extraits intéressants que j'ai glanés sur la toile, pour continuer sur mes réflexions sur les règles qui régissent nos vies, dans le cadre du monde du travail (promis, dès que j'ai le temps, j'organise une petite révolution !) :

1) avant 1789 :

Le travail est symbole d'indignité pour les personnes qui, pour vivre, s'occupent de la reproduction de biens matériels. Le travail fonde un partage inégalitaire dans la société : à côté de celles et ceux qui sont obligés de travailler, il y a des classes sociales qui vivent grâce au travail des autres, dirigent la société.

2) après 1789 :

Le travail est l'expression d'une autonomie individuelle. L'obligation de travailler ne pèse plus comme une malédiction sur les catégories les plus défavorisées de la société. Il est l'expression d'une liberté, il peut contribuer à fonder un ordre social immanent.

L'intérêt matériel individuel est mis en avant pour instaurer une régulation sociale susceptible de préserver la société de la folie destructrice des passions.


Rousseau parlait d'un contrat, d'un accord des volontés citoyennes pour exprimer le bien public. Devant l'impossibilité matérielle d'établir quotidiennement ce contrat, Adam Smith soutient que le contrat marchand à lui seul peut faire office de contrat social.

Le marché autorégulateur en garantissant l'accès au travail suffirait à éliminer la pauvreté.

...

Le mécanisme de la baisse du salaire au rendement est dénoncé dès 1830 à travers la révolte des Canuts à Lyon. " Le tarif ou la mort " restera le mot d'ordre de tout le 19ème siècle.

...

Nous travaillons à mi-temps par rapport à nos trisaïeux. Cette tendance est amplifiée par les évolutions technologiques provoquant des gains de productivité d’une telle ampleur que la promesse du plein emploi se révèle un leurre. « De 1970 à 1990 pour une production qui double de volume, la quantité totale du travail humain employé, exprimée en temps, a diminué d’un tiers » J. Robin.

...

« L’écorègne n’éduque pas, aucune place en ses écoles, à l’initiation à la vie ». M. Bellet

source : Une troisième voie pour le travail, Jean-Louis Laville

L'article complet :


http://www.fileane.com/eleusgate/atelier2/global_travail.htm


Voilà. C'est un début de réflexion. Histoire de savoir à quelle sauce nous sommes mangés et pourquoi. Essayer, si possible, de ne pas tomber dans l'émotionnel du style : "c'est vraiment trop injuste". Ou dans le : "c'est pas mon problème, moi, du moment que je peux aller à Courchevel !" Et se réapproprier des destins individuels choisis. En ces temps de grands bouleversements et de remise en question des systèmes en place, il y a peut-être moyen de réfléchir autrement.

C'est intéressant d'essayer en tout cas ! Moi utopiste ? Ben ouais, et alors ? Quand vous faites un joli rêve, vous kiffez pas vous ? Moi si !

Have a nice day !

dimanche 25 janvier 2009

Et pourquoi on vit comme ça et pas autrement ?

Je suis né.
Je suis né en Normandie de parents catholiques.
Je suis né garçon.
Je suis né pendant que mes parents déménageaient.
Je suis né après un garçon et une fille, qui se trouvent être mon frère et ma soeur. Et avant deux autres filles, mes deux autres soeurs.
Je suis né avec un prénom, François, pour ne pas m'appeler Martin, à cause de l'âne Martin que mon père connaissait quand il était petit.
Je suis né en France.
Je suis né sans savoir ce qui m'attendait.
Je suis né à la campagne.
Je suis né de l'union d'un homme et d'une femme, qui m'ont fait répéter plusieurs fois de suite "maman" et "papa", afin que je les appelle ainsi. Ce que j'ai fait. Encore aujourd'hui je les appelle ainsi. Ils m'ont fait comprendre que "papa et maman" avaient une fonction naturellement protectrice, aimante. Ils m'ont nourri. Ils ont surveillé mon sommeil. Ils m'ont transmis des valeurs. Ils m'ont, ce qu'on appelle, éduqué. Ils m'ont appris à parler, à manger, à faire mes lacets. Ils m'ont désigné ce qui était bon, ce qui ne l'était pas. Ils m'ont appris que j'étais aussi le fils de Dieu. Dieu étant un être supérieur à qui je devais mon existence. Dieu étant omniprésent, omnipotent et omniscient. Dieu étant également Amour, mon existence devait tendre à s'approcher de l'amour idéal avant de le rejoindre. ça a été ma première Vérité.
Cette première règle du jeu étant posé, j'ai vécu en tâchant de faire de mon mieux pour atteindre l'objectif assigné. Le côté omniscient m' a un peu embarrassé parce que c'est parfois gênant de sentir le regard de Dieu sur soi, surtout quand on est en train de faire une connerie. Et aucun moyen d'échapper à Son regard.
Puis j'ai été à l'école. Là-bas, on m'a enseigné d'autres règles. Des règles très précises. Bien sûr, très jeune, j'ai posé les bonnes questions, comme les enfants savent le faire. "pourquoi je dois aller là-bas ?" "A quoi ça sert ?" Et comme je n'obtenais pas de réponse satisfaisante, je continuais ma litanie des pourquois jusqu'à la Grande Réponse : "parce c'est comme ça !"
Depuis que je suis devenu adulte, j'ai bien appris à cesser de demander pourquoi. J'ai bien compris que ça agaçait terriblement les autres adultes et que ça s'apparentait à une perte de temps.
A l'école au début, c'était bien. On dessinait. On faisait de la peinture. Et du bricolage. Et je sentais au fond de moi un truc qui me chatouillait agréablement. Du frisson tout bon. Du temps qui s'arrête. Du maintenant et c'est tout. Et puis on courait dans la cour. On grimpait sur la toile d'araignée. On jouait dans le sable. On faisait des châteaux. Alors, je ne demandais plus pourquoi. Je savais. J'étais bien. Et même Dieu qui me regardait, c'était pas grave (je me demandais quand même comment il faisait pour regarder tout le monde en même temps. Ou alors, c'était peut-être là qu'on avait une chance d'échapper à son regard : quand il regardait quelqu'un d'autre...)
Et puis, on m'a appris à lire, à écrire, à compter. Là aussi, ça allait. Et puis on m'a appris plein d'autres choses. Mais on m'empêchait de bouger toute la journée.
- Pourquoi ?
- Parce que les adultes savent ce qui est bon pour toi mon enfant.
- mais moi j'ai envie de bouger. Et je n'ai pas envie de travailler.
- Il le faut. Pour avoir un bon métier plus tard.
- Pourquoi il faut avoir un métier ?
- Pour gagner sa vie.
- Pourquoi il faut gagner sa vie ?
- Parce c'est comme ça !
- Et si je veux pas la gagner ?
- Tu deviendras un clochard, tu sais comme ceux qui mendient devant le portail de l'église.
Devant cet argument choc (répété sous d'autres formes tout au long de ma scolarité : " tu vas te retrouver au chômage", "tu n'auras pas un travail intéressant", "tu n'accéderas pas aux postes à responsabilités sinon..."), j'ai cédé. J'ai travaillé. J'ai accepté de ne pas courir. Accepté de ne pas passer mes journées à faire des barrages dans la rivières et à grimper dans les arbres. Pour ne pas devenir clochard et accéder à des postes à responsabilités. C'était la deuxième Vérité.
Puis j'ai compris que je faisais partie de la Société. Que la Société avait des règles, que je devais suivre, sans avoir besoin de les comprendre.
Certaines étaient évidentes. Si tu passes quand le bonhomme est rouge, la voiture t'écrase. D'autres moins. Surtout quand ça se mettait à se compliquer. L'économie. La politique. L'organisation mondiale. Mais moi, on m'apprenait que j'avais un truc simple à faire :
avoir un métier, c'est-à-dire une activité rémunérée, pour subvenir à mes besoins, c'est-à-dire manger (parce qu'arrivé à un certain stade d'autonomie les parents ne nourrissent plus) , acquérir une maison ou en louer une pour dormir au chaud. Le choix du métier était dépendant de mes talents et capacités accumulés durant ma scolarité (voir plus haut).
J'ai bien demandé quand il me serait possible de refaire mes barrages dans la rivière et de monter aux arbres. On m'a dit : il faut que tu fasse Pont et Chaussées ou Eaux et Forêts pour obtenir un travail sérieux. C'était ma 3ème Vérité.

La première Vérité, j'ai compris que ce n'était pas sûr. J'ai mis du temps à me dire : j'ai le droit d'y croire ou pas. En fait, comme ça m'arrange pas le coup du Bonhomme qui me regarde tout le temps, j'ai préféré ne pas y croire. Par contre, j'ai trouvé ça bien d'aimer et d'être aimé. J'ai senti
du frisson tout bon, du temps qui s'arrête, du maintenant et c'est tout, et ça, ça me plaît. Alors d'accord pour continuer à le faire passer. Et dans ce cas-là, Dieu c'est moi. Et c'est tous les autres ! On est tous Dieu.
Concernant, la deuxième et la troisième Vérité, j'ai compris que la Société était là depuis beaucoup plus longtemps que moi et qu'elle s'était bien organisée pour devenir la plus belle et la plus forte possible, que c'était pour ça le coup de l'école et des métiers. Parce que c'était trop tard maintenant, on ne pouvait plus revenir en arrière. Il fallait énormément de gens pour la faire fonctionner, comme une grosse machine, pour fabriquer tout ce qui était utile à cette Société Belle et Forte : des voitures, des ponts, des buildings, des téléphones portables et tout ça. Et que c'était pour ça qu'on nous vissait ces Vérités très forts dans la tête pour pas qu'elles bougent.
Qu'il n'y avait que ça, que rien d'autre n'existait, non rien, d'ailleurs, tu vois bien, tout le monde fait pareil. Ceux qui refusent, ils se retrouvent artistes ou dans la rue. Artiste, c'est quand tu dessines, tu peins et tu fais du bricolage, comme au début à l'école ? ça j'aimais bien !
Oui bon artiste tu peux, parce qu'il faut divertir ceux qui se fatiguent à construire Notre Société Belle et Forte. Mais sache qu'on te tolérera si tu ne plais pas beaucoup et qu'on t'adulera si tu plais. Alors tu as intérêt à plaire !
J'aurais pu naître ailleurs. On m'aurait donné d'autres Vérités qui seraient devenues les miennes.
A présent je n'ai plus de Vérités. Ou si. Quand ça fait du frisson tout bon, du temps qui s'arrête, du maintenant et c'est tout.

dimanche 18 janvier 2009

To be or not to be happy

Qu'est-ce qu'être heureux ? L'encre n'a cessé de couler sur la question et coule encore.
Au-delà de la philosophie que je ne connais pas assez pour m'exprimer, il y a la psychologie (que je ne connais pas davantage mais je me permets d'y faire allusion sans creuser).
Le malheur d'une vie semble être au-delà d'une posture de vie mais lié à un blocage.
Je suis empêché. Je suis bloqué. Je n'avance pas. Chacun de mes pas me fait buter contre ce mur et le mur n'avance pas. L'illusion de me déplacer renforce la douleur.
Question : puis-je, malgré ma débauche d'efforts, être heureux, si le Poids reste là, si la névrose transmise en intraveineuse par mes parents n'a pas disparu ?
Constat : celui-là est heureux sans efforts, sans y penser. Celui-ci, malgré ses gesticulations, souffre mille morts. Chemin tracé. Nous en suivons la piste sanglante en gueulant. Légèreté de l'ange. Beauté du bonheur facile et donné.
La vie semble bien injuste dans cette distribution aléatoire.
Quelques rescapés, de ceux qui auront passé leur temps et dépensé leur argent à SE parler, à Trouver, décaper, SE libérer. Grâce à d'autres thérapies aussi : par le corps, par l'hypnose, par la renaissance.
Des libérations. Des cordons tranchés. Et des Cris. Et des bras, des jambes qui bougent enfin !

Et chaque individu travaille, se débat dans sa propre vie, pour acquérir ce fameux bonheur : le bien-être. L'évidence. Beaucoup ont parlé de l'Ici et Maintenant.
Oui, si les blocages ont disparu. Alors le flux repart. Il n'est peut-être pas donné à chacun de connaître ce sentiment. Certains l'ont compris. Parmi eux, quelques-uns vont s'habiller de ce malheureux destin, s'en fabriquer une identité mystérieuse, souffrante et créatrice d'empathie ; d'autres, hébétés, chercheront, toute leur vie durant, le moyen, la clé, la solution, s'y épuiseront comme une vague sur du béton.
Bien sûr, le bonheur, comme le malheur est alternance de moments heureux et malheureux. Mais, comme pour les élections, une tendance se dessine pour chacun (et ce, bien souvent, malgré les évènements de vie). On va dire que quelqu'un est plus ou moins doué pour le bonheur.

Et puis il y a la société dans laquelle nous vivons. On ne peut plus se le cacher. Le mode de vie, la culture, les valeurs de la société sont porteuses de bonheur ou de malheur. Et ici, on rejoint l'idée de philosophie de vie. Le Tao s'est bien exprimé là-dessus. Mais la vie moderne ne nous permet pas ou peu de l'exprimer. Les valeurs de la société du Travail ne contribuent pas à un monde heureux. Chaque individu va trouver son bonheur, quand il le peut, en opposition avec les valeurs véhiculés par le monde du Travail.

Les expressions du Bonheur (extraits piochés sur des forums ici et là)
-manger du nutella le soir en rentrant des cours (ça remonte trop le moral!)
-etre reveillé en pleine nuit par le sms d'une personne qu'on aime.
- rester 3 plombes le matin sous une douche bien chaude.
-me faire masser
- rentrer de la fac crevée, s'affaler sur le canapé devant la télé et deguster une bonne patisserie. (gourmande xD)
- s'asseoir dans un banc, refaire le monde avec son chéri, ecouter les eclats de rire de ces ptits enfants qui respirent l'insouciance.
-voir les resultats dans le tableau d'affichage de la fac, chercher son nom avec bcp d'apprehension et la le visage qui s'illumine quand on voit "ADMISE" lol
-entendre involontairement quelqu'un dire du bien de nous.
-se coucher le soir, en se disant que la vie est belle malgres tout quand nos proches sont près de nous, en bonne santé..
-offrir un beau cadeau a une personne que l'on aime et attendre impatiamment sa reaction
voir les gens heureux me rend heureuse surtout mes proches
- avoir dse nouvelles des personnes que j'aime
- être au bord de la mer à contempler un levé ou coucher de soleil
- faire des choses simples que je ne fais plus ici
- discuter pendant des heures avec ma famille (ma mère, mes frères et mon père) qui est loin de moi

- fondre en larmes dans les bras de ma mère qui a tjs les bons mots pour réconforter et soulager, du coup je me sens protégée... rien ne m'atteint

- rentrer au pays après quelques mois d'absence et de "tamarra"

- manger une bonne crepe au chocolat bien chaude ou une glace

- m'endormir pendant le bain avec l'eau qui caresse le corps et l'odeur des huiles parfumées

- admirer le ciel étoilé, le coucher du soleil et les beaux paysages...
un sourire,une fleur,un regard,un mot, une photo,un bonjour,un paysage,une bonne nouvelle,une guérison,une envie,un espoir,un avenir,un jardin,une couleur, la chaleur

L'odeur d'une bonne tarte au four, l'odeur du café qui coule, mon mari qui me dit "mon coeur tu veux un ti café?" ....

être avec mes enfants, les voir évoluer
* passer une journée à la campagne
* déguster un bon plat
* réussir une photo, un dessin, un tableau
* être dans la mer
* faire plaisr à qq'un ...

pour moi, c de me lever le matin, avec le sourire, mes enfants, mon mari...
et parfois, me retrouver seule... et etre bien avec moi meme
le soleil qd on leve le volet le matin, le sourire et la bonne humeur des autres...

manger une bonne tablette de chocolat sans culpabiliser(tres rares moments!!) , passer un apres midi avec mes amies , les courts moments ou je suis avec mon copain , voir ma famille reunie , et ...consulter mon compte en debut de mois kan la paye est virée :D

dèjà s'il y a du soleil quand je me lève ..c'est le bonheur..ensuite , quand mon fils me telephone..avoir des amis qui viennent diner chez moi...aller diner chez des amis ...parler et ecouter quequ'un dans la rue qui a envie de parler

Voilà je ne vais pas faire de liste exhaustive. De toutes façons, on retrouvera toujours la même chose : en gros, des trucs qui tournent autour de l'amour, le plaisir gourmand, le plaisir d'échanger, le plaisir de contempler la nature...(Il y a d'ailleurs un livre assez intéressant de Daniel Chabot : la magie du plaisir, sur la notion de plaisirologie).
Du gratuit, de l'inutile en somme...

A present, quelques citations et textes autour du travail :

« Il n'est pas d'individu plus fatalement malavisé que celui qui consume la plus grande partie de sa vie à la gagner. »
Henry D. THOREAU : La vie sans principes.

« Le propre du travail, c’est d’être forcé »
ALAIN

« Rien ne sert d’être vivant, s’il faut que l’on travaille. »
André BRETON

« L’esclavage humain a atteint son point culminant à notre époque sous forme de travail librement salarié. »
George BERNARD SHAW

« La vie n’est pas le travail : travailler sans cesse rend fou. »
Charles DE GAULLE

« L'Homme est un être de désir. Le travail ne peut qu'assouvir des besoins. Rares sont les privilégiés qui réussissent à satisfaire les seconds en répondant au premier. Ceux-là ne travaillent jamais. »
Henri LABORIT : Éloge de la fuite.

« Le travail est probablement ce qu'il y a sur cette terre de plus bas et de plus ignoble. Il n'est pas possible de regarder un travailleur sans maudire ce qui a fait que cet homme travaille, alors qu'il pourrait nager, dormir dans l'herbe ou simplement lire ou faire l'amour avec sa femme. »

Boris VIAN

« Les économistes s'en vont répéter aux ouvriers : travaillez pour augmenter la richesse nationale ! Et cependant un économiste, Destutt de Tracy, répond : les nations pauvres, c'est là où le peuple est à son aise ; les nations riches, c'est là où il est ordinairement pauvre. Mais assourdis et idiotisés par leur propres hurlements, les économistes de répondre : travaillez, travaillez toujours pour créer votre bien-être ! Travaillez pour que, devenant plus pauvres, vous ayez plus de raisons de travailler et d'être misérables. »
Paul LAFARGUE : Le Droit à la paresse

« Dans la glorification du "travail", dans les infatigables discours sur la "bénédiction du travail", je vois la même arrière-pensée que dans les louanges des actes impersonnels et conformes à l'intérêt général : la crainte de tout ce qui est individuel. On se rend maintenant très bien compte, à l'aspect du travail — c'est-à-dire de ce dur labeur du matin au soir — que c'est là la meilleure police, qu'elle tient chacun en bride et qu'elle s'entend vigoureusement à entraver le développement de la raison, des désirs, du goût de l'indépendance. Car le travail use la force nerveuse dans des proportions extraordinaires, et la soustrait à la réflexion, à la méditation, aux rêves, aux soucis, à l'amour et à la haine, il place toujours devant les yeux un but minime et accorde des satisfactions faciles et régulières. Ainsi une société, où l'on travaille sans cesse durement, jouira d'une plus grande sécurité : et c'est la sécurité que l'on adore maintenant comme divinité suprême. »
Friedrich NIETZSCHE : Aurore

« Les pauvres croient [...] que le travail ennoblit, libère. La noblesse d'un mineur au fond de son puits, d'un mitron dans la boulangerie ou d'un terrassier dans une tranchée, les frappe d'admiration, les séduit. On leur a tant répété que l'outil est sacré qu'on a fini par les en convaincre. Le plus beau geste de l'homme est celui qui soulève un fardeau, agite un instrument, pensent-ils. "Moi, je travaille", déclarent-ils, avec une fierté douloureuse et lamentable. La qualité de bête de somme semble, à leurs yeux, rapprocher de l'idéal humain. Il ne faudrait pas aller leur dire que le travail n'ennoblit pas et ne libère point ; que l'être qui s'étiquette Travailleur restreint, par ce fait même, ses facultés et ses aspirations d'homme ; que, pour punir les voleurs et autres malfaiteurs et les forcer à rentrer en eux-mêmes, on les condamne au travail, on fait d'eux des ouvriers. Ils refuseraient de vous croire. Il y a, surtout, une conviction qui leur est chère, c'est que le travail, tel qu'il existe, est absolument nécessaire. On n'imagine pas une pareille sottise. La plus grande partie du labeur actuel est complètement inutile. Par suite de l'absence totale de solidarité dans les relations humaines, par suite de l'application générale de la doctrine imbécile qui prétend que la concurrence est féconde, les nouveaux moyens d'action que des découvertes quotidiennes placent au service de l'humanité sont dédaignés, oubliés. La concurrence est stérile, restreint l'esprit d'initiative au lieu de le développer. »
Georges DARIEN : La Belle France


C'est assez édifiant. Il y a assez peu de correspondance. Comment se fait-il qu'un groupe d'hommes et de femmes aient délibérément créé une société, dans laquelle la plus grande partie du temps est passé à souffrir (éthymologie du mot travail : tripalium, qui est le nom d'un instrument de torture) ?

J'ai vu cet été un reportage qui m'a particulièrement frappé : une tribu amazonienne : les Zoés, qui vivent en symbiose avec la nature et dont les activités quotidiennes consistent à se nourrir (donc chasser), faire la cuisine, chanter, danser, se baigner dans la rivière, s'amuser, ne rien faire.

Pas d'objectif à atteindre ni de challenge à relever et une impression de sérénité et de bonheur proprement hallucinante.

Cette société est impossible à inventer de nos jours sous nos contrées. Pourtant, elle est tellement simple. Partage, Autarcie, Solidarité. Le premier pas. Il suffirait de faire le premier pas...

Je jette toutes ces considérations de manières très imprécises, sans creuser. J'en ai conscience. C'est juste une intuition. L'idée (dans l'air depuis longtemps) qu'on pourrait peut-être inventer mieux, créer des poches alternatives, ne pas sombrer dans le fatalisme d'un système en place (="c'est comme ça, on ne peut pas faire autrement." "dans la vie, on ne fait pas toujours ce qu'on veut."...) L'inertie est gigantesque je sais. Mais, quand j'apprends que, par internet, un mouvement est né qui s'appelle le couch surfing, je reprends espoir. Le couch surfing est un système très simple : tu dis : je m'engage à prêter un lit ou un canapé chez moi à qui voudra à un voyageur de passage et en échange, je peux bénéficier de tous les lits et canapés du monde mis à disposition (et ce n'est même pas une agence de rencontres !!) et il n'y a pas de transactions financières.

Voilà. Je suis un peu embêté de livrer toutes ces considérations sans avoir davantage "travaillé" le sujet, mais tant pis, si ça peut permettre à quiconque d'éclairer mieux mes lanternes avec une approche plus fouillée, je suis preneur.

Je suis fatigué, je vais dormir et demain, je me lèverai pour aller travailler...enfin je crois.

mardi 13 janvier 2009

La peur m'habite (Epilogue)

Ma partenaire de club (avec qui j'avais échangé mes coordonnées) a fait le test. Négatif. Affaire classée. Jusqu'à la prochaine affaire ?
J'aimerais quand même trouver le moyen de devenir plus responsable. Je n'aime pas du tout la personne que je suis dans ces moments-là. Je ne m'estime pas. Du tout. Si je pouvais m'implanter un impératif catégorique : je ne mets pas la santé d'autrui en danger ! Je ne mets pas ma santé en danger !
Je sais que je retrouve l'enfant inconséquent que je suis. Celui qui dit "Fuck la raison !", "Fuck le monde des adultes !" Mais c'est bien la partie de l'enfance la plus dangereuse et pas nécessairement la plus intéressante. Sans doute utile pour éprouver la vie qui coule. ça a donné de beaux films !
En ce qui me concerne, j'ai le choix : vivre agréablement le temps qui m'a été donné
ou tout foutre en l'air avec une belle inconscience imbécile et m'offrir un destin tragique, grâce auquel j'aurai des vraies raisons de me sentir malheureux pour le coup !
J'ai le choix. On a tous le choix. Chaque jour. C'est merveilleux. C'est épouvantable.
Deux instances se font un combat terrible : Raison et Pulsion.
Aujourd'hui Raison a gagné et triomphe modestement. Elle a, au passage, adressé son petit message moral, projections imaginaires à l'appui (et si...?) Elle pense que le combat est gagné pour longtemps. Pulsion rigole (discrètement). Raison fait semblant de ne pas l'entendre.
Pulsion sait bien qu'avec l'humeur du jour, l'alcool et les circonstances, elle est capable de faire plier Raison. Parfois très difficilement. Parfois très facilement. Trop.
Reste l'impératif catégorique. Le "jamais". Remède pour Raison trop faible, comme la mienne. C'est une opération d'implantation d'une injonction. ça ne marche pas sur tout le monde. ça marche pour moi (C'est pour ça que je ne veux pas me marier !! Trop de pression !)
C'est donc bien la seule solution qui me reste. Passer sur mon billard mental et implanter dans toutes mes couches corticales l'injonction : "Ne pas faire l'amour sans préservatif si un doute subsiste de ton côté ou du sien (érection ou pas) !" Un point c'est tout. On ne réfléchit pas. On ne discute pas. C'est comme ça. De la même manière, j'ai réussi avec succés l'opération : "plus jamais une cigarette". C'était il y a 10 ans. Y'a plus qu'à décider la date de l'opération.
Et Raison baise Pulsion (mais avec protection !)

samedi 10 janvier 2009

La peur m'habite

Moi et le club échangiste.
J'y suis de nouveau. Malgré mes "plus jamais" ! Malgré mon sexe qui ne veut plus me suivre. Qui ne se dresse plus ou plus guère. Mon sexe qui prend même un malin plaisir à refuser de faire le beau au moment le plus opportun.
ça devrait me suffire. ça devrait être assez pour que je n'y retourne plus. Les bilans sont de plus en plus tristes et éloquents : dégoût, humiliation, gêne.
Je ramasse encore quelques miettes d'un pauvre plaisir au rabais.
Et pourtant, j'y suis une fois de plus.
Qu'est-ce que je fous là ?
Et voilà une fille qui me plaît. Davantage, elle m'excite. Nous dansons. Je bande.
Un espoir qui perce la couche de mon désarroi.
Elle me plaît. Je lui plais.
Je n'ai même pas à jouer la ronde à trois, incestueuse à souhait. Je ne veux plus aller dans le lit de mes parents. Je ne veux plus que mon père m'offre ma mère à baiser !
Le chiffre deux me va.
Elle m'entraîne dans un des endroits où on baise. Et qui ferme. Ouf !
C'est un peu comme si je n'étais plus en club du coup.
Il y a de la grâce dans notre corps-à-corps. De la tendresse. Est-ce que c'est dans l'espoir de ces moments-là que je reviens sans cesse ?
En tout cas, je suis presque bien. Et puis, vient le moment de donner de la bite, de rentrer dedans, de combler le vide.
Donc préservatif. Et, comme d'hab, ça me fait débander.
D'habitude, je repars la queue molle entre les jambes, en bredouillant des excuses gênées.
Mais là, on réessaie. Nouvel échec. On est très excités pourtant. Je lui raconte que c'est un classique.
Elle me demande si je suis "clean". Je dis oui. Depuis ma dernière relation longue. J'ai pas vérifié pendant. En fait, je fais une petite omission, concernant mon autre ex. Dans ma tête : ça ne compte pas vraiment.
Elle me dit : moi aussi, depuis ma dernière relation longue, jamais sans préservatif, j'en ai toujours sur moi. Et c'est vrai que c'est elle qui a sorti le premier. Moi le deuxième.
On sait à cet instant ce qu'on va commettre.
Je rebande. Comme si l'adrénaline du danger me dopait soudain. La transgression m'a toujours excité je crois.
Et puis il y a la pulsion de mort. Forte. Très forte. M'y voilà ! Roulette russe.
Et cette idée pas si lointaine : "puisque ce monde est si désespérant, pourquoi ne pas tout saloper ?"
Ce n'est pas la première fois que "je prends des risques". Les filles en face le savent. Elles font pareil. On a chacun un ou deux points d'interrogation sur les bras.
C'est la première fois que je fais ça en club !
C'est sans doute plus dangereux.
Aujourd'hui quelques semaines plus tard, je flippe. ça fait partie du lot.
En général, en bon psychosomatisant, je me choppe les symptômes de la primo-infection. Après, je fais le test. Et rien.
ça n'a pas loupé. Au lit toute la journée d'hier : mal de gorge, rhume, frisson, fatigue.
Et là, j'ai vraiment peur. Même si je sais que je suis capable de me créer ça de toutes pièces.
Une sorte de punition par la peur. Mais c'est comme pour l'alerte au loup. Un jour, le loup peut arriver pour de bon.
C'est intéressant de constater que, quand la peur arrive, elle occupe absolument tout l'espace. Elle bouffe toutes les autres pensées, les envies, les projets. C'est comme la douleur, elle n'accepte aucune cohabitation.
Désormais je vais vivre avec ma peur, ma vieille compagne, que je connais par coeur.
Jusqu'au jour où je trouverai le courage d'aller faire un test. Pour me soulager. Ou pour confirmer ce que je cherche inconsciemment. Je m'interroge bien sûr sur cette manière de jouer avec le feu. Peut-être que je cherche une confirmation : au moins là, si je suis malade, ma vie deviendra concrêtement et de manière évidente désespérante. Ou bien est-ce que je cherche à provoquer un électrochoc pour mener ma vie de manière plus libre, avec de manière sous-jacente le "je n'ai plus rien à perdre maintenant". Ou encore, est-ce que ce n'est pas simplement ma pulsion de mort qui fait des siennes. Ou enfin, je serais seulement inconséquent, irresponsable et imbécile.
Comme je l'ai dit. Ma peur prend tout l'espace aujourd'hui et c'est la raison de ce post.
Je n'ai vraiment rien d'autre à raconter !
C'est ma partie sombre. J'aurais bien aimé savoir mieux me guider. Ce n'est pas le cas. Tant pis.
J'assume. Je n'ai plus que ça à faire.
Take care if you can !

lundi 5 janvier 2009

Je suis donc je pense

Attention, petite bifurcation. Changement d'humeur comme de chemise ! Je me suis trouvé un peu trop "sirupeux" ces derniers temps. Je n'arrive plus à m'accorder suffisamment de sérieux. Sorry pour l'humeur noire. Trop de jours devant moi à se demander quoi en faire.
Pas assez de vanité pour donner un sens. La vie est une drôle de plaisanterie.
C'est très long parfois. Pourtant, à l'approche de la mort, ça peut sembler très court.
Demain, il y aura le réveil. La première chose à faire. Puis la seconde, puis les autres choses...qui m'amèneront jusqu'à l'orée du sommeil.
Parfois (trop souvent), le sentiment d'inutilité m'assaille. Sauf quand on est amoureux. Etrange invention pour nous détourner du désespoir. Et toujours cette question lancinante : qu'est-ce qu'on fout là ? Demain, j'aurais oublié. Demain il y aura la première chose à faire. Tant mieux ! De choses à faire en tâches à accomplir, de devoirs en contraintes, j'irai sans doute jusqu'à une maladie fatale. Je lutterai et ça m'occupera. Puis, je mourrai. Enfin.
Je n'arrive pas à prendre ma vie assez au sérieux, alors j'accepte de la perdre. Et pourtant si on devait m'annoncer que je vais la perdre maintenant, je serais très contrarié.
Heureusement, le monde est sérieux lui et il m'entraîne dans son tourbillon de nécessités. Ainsi j'ai moins l'occasion de me demander : mais pourquoi diable suis-je ici ?