lundi 24 novembre 2008

Le bonheur c'est simple

Je suis heureuse. Oui, j’ose l’avouer sans peine. Je sais que ça en agace un certain nombre. Et parmi ce « certain nombre », je pense surtout à Céline, ma « meilleure amie ». Céline n’arrive pas à être heureuse. Est-ce que c’est ma faute ? Franchement ! Est-ce que j’y peux quelque chose ? Qu’est-ce qu’elle croit ? ça ne m’est pas tombé tout cru dans le bec ! Le bonheur, c’est comme une petite entreprise, ça se travaille. C’est trop facile de se lamenter. Il y a mille raisons de se lamenter. Il y a aussi mille raisons de se réjouir. Le matin, quand je me réveille, je fais un salut au soleil. Parfaitement. Je le remercie de nous donner sa lumière et sa chaleur. C’est Christophe, mon prof de yoga qui m’a enseigné ça. Depuis, ça a changé ma vie. On commence sa journée très différemment, c’est incroyable. Christophe me fait merveilleusement l’amour. Je crois que Céline s’en doute, raison pour laquelle elle est malade de jalousie. Mais ça aussi, je l’ai « gagné » ! Qu’est-ce qu’elle croit ? Je le voulais, je l’ai eu. Dans la vie, ça marche comme ça. Il faut vouloir. Mais vouloir vraiment. Et moi, je l’ai voulu, la première fois que je l’ai vu. Il est tellement zen. Si jeune (28 ans) et déjà tellement sage ! Il est très beau aussi ce qui ne gâche rien. Je voyais bien que Céline le reluquait, mais faut agir ma pauvre Céline. Faut agir.
Il a beau être incroyablement sage, c’est un homme. Et pour les hommes, je connais le manuel d’usage. Le cul. C’est peut-être vulgaire, mais j’ai suffisamment vécu pour savoir de quoi je parle. J’ai eu mon mari comme ça. Et ma promotion aussi. Attention j’ai pas fait la pute. Mais, on sait très bien comment ça marche. Tu fais attention à toi. Tu te maquilles. Tu te fais belle quoi ! Et tu passes devant les moches. C’est pas joli-joli, mais c’est comme ça. Faut connaître les règles du jeu, c’est tout.
Christophe, c’était pareil. J’ai des beaux seins. J’ose le dire. De toutes façons, c’est lui qui le dit : si on ne se fait pas de compliment à soi-même, qui nous en fera ? C’est le principe de l’estime personnelle. Comment tu veux aimer les autres si tu n’es pas capable de t’aimer toi-même. Donc, pour les séances de yoga, j’ai choisi un haut noir moulant qui met mes seins en valeur. Les trois premiers mois, je suis arrivé en avance, toujours la première. Il préparait les tapis. Je l’aidais. Et je me changeais devant lui, « en discutant ».
Je lui disais : je pourrais me changer dans les vestiaires, mais je préfère discuter avec toi, ça ne te dérange pas ? Faut toujours faire croire que tout ça est tout à fait normal. Je mettais mes plus beaux sous-vêtements. Et un jour, je n’ai pas mis de soutien-gorge. J’étais à un mètre de lui. On discutait. J’ai enlevé mon pull mohair rouge. Il m’a regardé. Il était troublé. Il regardait mes beaux seins lourds. Je n’ai plus bougé. Je l’ai regardé. Je lui ai pris la main très naturellement et je l’ai posée sur mon sein gauche. Voilà, c’est aussi simple que ça. Si t’osais, ma pauvre Céline, si seulement t’osais ! Il a fallu que je le calme tellement il était excité. C’était drôle de le voir faire son cours après. Il ne pouvait pas s’empêcher de me regarder. Il avait du mal à se concentrer. Il disait un peu n’importe quoi. Et moi je lui souriais de temps en temps. Je crois que Céline a tout de suite compris. Elle est raide dingue de lui. A la fin du cours, elle est partie tout de suite, sans dire au-revoir à personne. On a été prendre un pot au bar à côté comme d’habitude. Les filles ont fait comme d’habitude ; elles ont bu ses paroles. celles qui sont mariées pensaient : si mon mari avait ne serait-ce qu’un dixième de sa sensibilité, de sa douceur et de son intelligence, je serais heureuse ; et les autres auraient rêvé se retrouver à ma place. Mais, la vie, les filles, c’est un combat. Faut pas attendre, faut agir. Les filles sont parties. Moi aussi. Je sentais qu’il était tout chose. Il aurait aimé baiser. Je l’ai laissé frustré. Moi aussi j’étais frustrée. Quand je suis rentré, Denis, mon mari, regardait la télé. Je me suis caressée dans la salle de bain en imaginant Christophe en train de me faire l’amour sur un tapis bleu dans la salle. Et pour m’aider à jouir, j’ai imaginé Céline en train de nous regarder en pleurant. Ça m’a excitée et ça m’a fait partir tout de suite. Evidemment, j’avais un texto : « je me sens comme le premier homme à avoir posé le pied sur la lune : émerveillé, heureux, un peu effrayé aussi… »
Je connais les hommes. Je sais qu’il ne faut pas leur donner trop vite ce qu’ils cherchent, sinon ils nous méprisent. Ils sont romantiques pour pouvoir mieux te baiser mon enfant.
Lui, je le voulais vraiment. Je voulais qu’il tombe amoureux de moi, pour longtemps.
Je ne lui ai pas répondu.
Le lendemain, j’ai eu un deuxième texto : « ça va ? ».
Je lui ai répondu : « je crois que tout ça va trop vite pour moi ! »
Si tu veux du cul avec un homme, c’est trop facile. Si tu veux qu’un homme tombe amoureux de toi, c’est facile aussi. Mais il ne faut pas être impatiente. C’est en général ce qui perd la plupart des femmes. Elles projettent sur l’homme ce qu’elles sont elles-mêmes. Elles pensent : puisque moi je l’aime, que je suis transparente comme de l’eau de roche, puisque j’éprouve ce sentiment merveilleux et absolu, pourquoi ne nous n’y abandonnerions pas, tout simplement. Sauf qu’une femme, quand elle commence à éprouver des sentiments pour un homme et qu’elle fait l’amour avec lui, en général, son amour grandit. Alors que l’homme, c’est le contraire. Il est soulagé au niveau de ses hormones. Et là, il commence à relativiser grandement son intérêt initial pour nous.
Donc, je l’ai calmé très vite. Pas de nouvelles jusqu’au jeudi suivant. Je ne suis pas arrivé en avance comme d’habitude. Il était distant. Il ne savait plus comment se situer. Exactement ce que je voulais. Après le pot, quand les filles sont parties, je suis partie aussi et je lui ai envoyé un texto de ma voiture à l’arrêt : « tu es où ? »
Il a accouru ; nous nous sommes embrassés dans ma voiture comme seuls les amants savent le faire. Il était excité proportionnellement à sa frustration de toute la semaine. On s’est mangé la bouche. On n’en pouvait plus de se toucher. Ses mains, fines et douces, presque des mains de femme me malaxaient les seins sous mon chemisier blanc et partout où elles pouvaient : mon cou, mes jambes, mes joues, mon ventre. Moi aussi, je le caressais partout et je lui serrais sa bite dure à exploser sous son pantalon de toile. Il a voulu sortir son sexe. J’ai dit non. Il a dit oui tu as raison. Ça a duré une heure environ, où nous étions constamment dans cette tension insoutenable où le corps hurle d’être soulagé.
Ensuite nous avons discuté. Nous nous tenions les deux mains. Parfois on se refaisait un baiser dans le cou. Il m’a dit qu’il me trouvait tellement belle. Je lui ai dit : je vis un rêve. Nous avons parlé de lui : qu’en fait il était plus fragile qu’il en avait l’air. Que c’était sans doute pour ça qu’il s’était dirigé vers le yoga. Que ça lui avait fait du bien. Qu’il se sentait plus fort maintenant. Les hommes tombent amoureux quand on leur refuse ce qu’ils veulent (mais pas trop) et quand ils nous parlent d’eux. Ils croient qu’ils nous aiment, alors qu’en fait, c’est souvent eux qu’ils aiment, à travers notre manière de les écouter.
J’ai dit : je dois partir, sors vite, sinon on n’y arrivera pas. On s’est embrassé de nouveau. Plus calmement, longuement, « amoureusement ». Nos bouches ont eu du mal à se décoller. Puis nos mains. Il a refermé la portière en me faisant un baiser avec la main. Je lui ai rendu. En rentrant, mon mari m’attendait.
- pourquoi tu rentres si tard ?
- Le pot s’est prolongé plus tard que prévu. En fait, je suis restée à discuter avec Christophe. J’ai pas vu l’heure. J’aurais dû te prévenir, je suis désolée.
- C’est pas grave…c’est juste que je me suis un peu inquiété.
- Un texto, c’est pas long, j’aurais vraiment pu le faire. On était pris dans une discussion tellement passionnée que je n’y ai pas pensé. Je suis désolée vraiment.

Il faut toujours mentir en se rapprochant le plus possible de la vérité. J’aurais même pu aller jusqu’à dire sur le ton de l’humour : « j’ai couché avec Christophe ». Un peu dangereux, mais redoutable si ça passe. On devient insoupçonnable après.
Je ne veux pas d’histoire avec Denis. Je ne suis plus amoureuse de lui. Normal après 14 ans de vie commune et trois enfants. Mais il est solide, gentil et j’aime ce cadre familial sécurisant. C’est un très bon père. Et j’adore la petite vie de famille que nous avons su créer. Les enfants sont heureux. Tout le monde est heureux. Pourquoi casser ça ? ça serait ridicule !
Je n’aime plus trop faire l’amour avec lui. Il me baise par nécessité. Et je ne lui demande pas de prendre la peine de me caresser ou d’être un peu plus tendre. Je ne suis pas sûre d’en avoir envie. Je fais mon devoir conjugal avec grâce. Parfois j’imagine que je suis une prostituée et qu’il m’a payée. Ce qui est un peu vrai puisque je profite grassement de son « excellente situation ». Mais je n’ai aucune sorte de scrupule. C’est un contrat gagnant/gagnant et nous en sommes tous les deux parfaitement conscients.
J’ai attendu trois mois avant de coucher avec Christophe. Nous jouions à touche-pipi dans ma voiture : nos petits rendez-vous « au bord de l’insoutenable ». Une fois je l’ai soulagé. Il s’est éjaculé dessus très élégamment pour ne pas laisser de traces compromettantes dans la voiture. J’imagine en effet Denis en train d’essuyer le pare-brise pour tenter d’enlever « la buée »…
Pour Denis, l’explication de mes prolongements de séances étaient : on a décidé de carrément dîner au resto après le yoga ; c’est vrai on s’est toutes aperçues qu’on étaient affamées après le yoga et qu’on grignotait dans le frigidaire comme des idiotes ! J’ai arraché quelques serments à Christophe. Je lui disais : je ne voudrais pas que tu abuses de moi. Tu sais que je ne joue pas. Je t’aime vraiment. Il jurait ses grands dieux que oui, il m’aimait lui aussi, par-dessus tout. Il n’était pas comme les autres hommes !
Je l’ai quitté juste avant qu’on ne fasse l’amour. Je lui ai dit : j’ai trop peur que tu m’abandonnes, que tu te lasses de moi. J’ai attendu deux semaines. Il est venu en bas de chez moi. Il avait bu. Il m’a fait une très belle déclaration. Dans la rue, j’ai dit : tu es fou de venir comme çà et moi je suis folle, je suis folle de te croire et je l’ai embrassé. Nous avons fait l’amour dans le hall de mon immeuble. Il a relevé ma jupe, écarté mon string. J’ai joui très fort.
Ça fait 3 ans que je vis mon histoire avec Christophe. Il me fait merveilleusement l’amour et il me parle de mille choses intéressantes comme de la sauvegarde de la planète. Il est très concerné. On trouve nos petites plages régulières. Suffisamment. Pas trop. Denis se doute de quelque chose bien sûr mais comme il a horreur comme moi de déranger son quotidien et encore plus des crises, je suis tranquille de ce côté.
Christophe regrette de m’avoir fait tous ces serments évidemment. Il se sent coincé. Mais il a bien trop de principes moraux pour faire marche arrière. Et je le fais très bien jouir.
Je suis heureuse et je compte bien le rester. Par tous les moyens !


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