samedi 14 février 2009

Pour que naissent nos enfants

L'amour tombe comme un couperet. Ils se regardent. Et dans leurs yeux tout est lumière. L'occasion de toucher du doigt la Félicité. Une brèche. Merci. Evidemment, quand on y a touché, on en reveut. Cet oubli de soi. Le contraire de la lucidité. Il y en a qui crèvent à petit feu de leur trop grande lucidité. Cadeau empoisonné.
La Grande Bascule. Ah, si on pouvait la garder, la figer pour toujours. Arrêter le temps. Là, maintenant, c'est bien. Ne changez rien. A cet instant quand ta main est posée sur mon ventre, à cet instant où je suis submergé par ta lumière, à cet instant où tout mon corps frémit, à cet instant où je me dis : est-ce possible, tant de bonheur ? A cet instant où je ne te vois pas vraiment toi mais qu'importe, j'ai cessé de me poser la question lancinante : qu'est-ce que je peux bien foutre ici ?
Nous le savons tous. Le moment ne dure pas. C'est bon à prendre, c'est tout. C'est prévu pour assurer la survie de l'espèce. Mécaniquement, c'est extrêmement malin.
Soudain submergé par les hormones, notre cerveau devient incapable d'avoir un jugement lucide. On vient de se faire niquer. Sans parler de l'hormone de plaisir à son niveau le plus élevé. Tu penses ! C'est la bonne aubaine !
Pourquoi tel ou telle personne ? Il semblerait que ça soit une réactivation d'une émotion venant de l'enfance (relation porteuse de plaisir mais pas forcément d'harmonie : père, mère le plus souvent...). C'est pour ça qu'on peut tomber amoureux(se ) de gros connards ou de sales connes. C'est pas de ma faute monsieur le juge, elle sent comme ma mère ! C'est les phéromones qui m'ont trompé. Après quelques séjours à l'hôpital dans les cas extrêmes, on commence à se poser des questions quand même : m'aime-t'il vraiment quand il m'envoie valser contre le mur ? L'aime-je à sa juste valeur ? Alors ensuite, on se méfie des phéromones. On se bricole une alarme maison. Alerte, alerte !! Phéromones en vue à 12 heures. Bonjour, tu aimes la boxe ? Oui. Au-revoir.
Après, ça devient plus difficile de tomber amoureux, parce que le coup de la survie de l'espèce, on l'a bien compris. On s'est déjà fait baiser deux ou trois fois. Donc : questionnaire, batteries d'épreuves, expérimentation, vérification et période d'essai. Aller jusqu'à la période d'essai tient du prodige ! Mais parfois, et c'est le plus marrant, on se refait baiser, alors qu'on savait, on était prévenu, on avait pris toutes les précautions. Mais c'est pas vrai ! Plus con(ne), on peut pas faire ! C'est ça l'amour !
Bien sûr, il ya a les warriors. Ceux qui passent de la phényléthylamine (PEA) et de la dopamine à l'ocytocyne (l'hormone de l'attachement durable). Ceux-là, bravo ! Ils ont tout gagné. Bon, ils sont rares. Mais ça vaut le coup d'essayer.
Bonne fête à tous les amoureux et profitez-en !

Petite bibliographie :
Petite philosophie de l'amour. Alain de Botton.
Qui sont ces couples heureux ? Yvon Dallaire
Pour les hormones, tout est bien expliqué en tapant chimie de l'amour sur google.

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