mardi 10 février 2009

Responsable, coupable et triste

- Bordel, est-ce que tu avais besoin de l'embrasser ?
- Je me suis laissé entrainer par le moment !
- Mais tu savais ce que tu risquais de provoquer.
- Non. Je n'étais pas sûr.
- Tu l'aimais ?
- À ma manière oui.
- ça ne veut rien dire à ta manière.
- Si ça veut dire exactement ça : je l'aimais mais je n'étais pas amoureux.
- ça n'est pas la première fois que tu fais souffrir une femme.
- C'est vrai.
- Tu ne peux pas résister à l'envie de séduire.
- Non, ça, ce n'est pas vrai. C'est plus compliqué. Je dois répondre au désir de l'autre. M'y fondre. J'ai été conditionné pour ça. Faire plaisir. Ne pas contrarier. M'oublier.
- Au risque que l'autre y croit.
- J'essaie de prévenir. Parfois ça marche.
- Et quand ça ne marche pas, ça fait mal.
- oui, et je le regrette d'autant plus, qu'elle comptait pour moi.
- Tu l'as perdue.
- Vraisemblablement.
- Tu es triste ?
- Oui, je suis triste. C'est une belle personne, comme on en croise peu.
- Alors pourquoi n'es-tu pas tombé amoureux ?
- Mais je n'en sais rien. Si je le savais...c'est une alchimie particulière...qui ne s'est pas produite. ça passe par une émotion irrationnelle. ça n'est pas venu. C'est tout.
- C'est physique ?
- Peut-être. Et pourtant l'émotion physique était là. Je sais, ça paraît complètement n'importe quoi.
- En tout cas, c'est désespérant.
- Oui. J'avais essayé de prévenir...
- Oh arrête avec ça. Un peu de dignité s'il te plaît. Assume la conséquence de tes actes. Tu sentais qu'elle pouvait souffrir ; tu pouvais arrêter la machine tant qu'il était encore temps. Tu ne l'as pas fait, un point c'est tout.
- Je regrette. Je regrette de l'avoir faite souffrir. Mais je ne regrette pas le moment que nous avons passé ensemble. Parce que, vois-tu, je sais, que, même si je n'étais pas dans ce sentiment trompeur d'être amoureux (mélange de réassurance narcissique et d'exaltation), j'étais dans un sentiment sincère d'amour.
- Tu étais amoureux ou tu n'étais pas amoureux ? il faudrait savoir.
- J'aimais comme on aime une personne très chère. Pas dans l'envie de faire couple.
- De l'amitié alors. Tu ne pouvais pas en rester là ?
- Si. C'est ce que j'aurais dû faire. Essayer de donner une chance à ce sentiment-là. Il aurait fallu le marteler bien avant sans doute. Pour autant, je suis heureux quand même d'avoir vécu ce moment qui restera précieux dans mon coeur. Je le sais.
- Qu'est-ce que tu espérais ?
- Que ça se transforme doucement en amitié justement.
- Tu connais aussi peu les femmes ?
- Je suis perdu parfois. Mais je n'ai plus envie de te parler. Je suis triste c'est tout.
- Ok. Que ça te serve de leçon !
- C'est justement la phrase que je ne veux pas entendre. C'est une histoire belle, particulière, unique. Elle se termine ainsi, j'en suis triste. Mais ce n'est certainement pas une histoire parmi tant d'autres. Je ne peux pas réécrire ce qui s'est passé, alors, je suis désolé, c'est tout, désolé et triste.

3 commentaires:

Elle a dit…

Triste, mais beau... je connais bien ce type d'histoire, que ce soit des femmes ou des hommes je ne suis pas certaine que cela change grand-chose...
Je t'embrasse fort, on se voit bientôt?

palim a dit…

Oui, ça me ferait plaisir. La semaine prochaine, j'ai plein de liberté.
Je t'embrasse ma belle !

Acanthe a dit…

C'était il y a peu, et c'était exactement comme ça. Il s'est laissé aller à m'embrasser, je me suis laissée faire, en sachant que j'en souffrirai, après. J'ai souffert, parce que l'alchimie ne s'est pas faite, parce que je savais que c'était trop tard, pour lui, pour moi. Votre texte, c'est la réponse qu'il aurait pu me faire si je lui avais demandé "pourquoi ?".
Merci.